Le canot-camping ? Faut vraiment être fou…

Qui ici a déjà fait du Canot-Camping ? Qui parmi ceux-là est prêt à en refaire ? Pour ceux qui n’ont pas la chance (où qui l’ont justement, dépend des points de vue) de connaître les sensations que ça apporte, voici quelques éléments de réponse…

Ca commence la veille du départ, par la préparation, les courses, la cuisine (faire cuire le riz pour la salade), la location du matériel nécessaire, de la voiture… avec tout ça il faut quand même se coucher tôt car le lendemain départ à 2h30, afin d’arriver à l’ouverture du parc et s’assurer d’avoir un canot et un camping (deux choses généralement primordiales pour faire du caont-camping).

Nous voilà donc samedi, 3h, je passe chercher Bérangère et Anne-Hélène qui reviennent à peine d’un repas chez leur patron, et on met les voiles vers le Nord, direction le Parc National de la Mauricie. Petit détour pour aller chercher Julie à Acton Vale, second petit détour pour avoir pris l’autoroute dans le mauvais sens à Drummond (je me ferai jamais à la signalisation Québecoise…), pause photo ensuite pour admirer le lever de soleil au bout de la route… et nous arrivons à l’entrée du parc à 6h30, une demie-heure avant l’ouverture. Timing parfait.

Finalement il n’y a pas tant de monde que ce que nous redoutions, on aurait presque pu dormir un peu plus mais nous avons trouvé un autre avantage à entrer les premiers dans le parc. Pas seulement le fait de ne pas avoir à attendre pour la location. Le must : la recontre avec une maman orignal et son petit au milieu de la route, le petit s’offrant même une belle course à nos cotés. Un porc-épic aussi au passage, même si c’est un peu moins exceptionnel.

9h, nous montons dans les canots. Les bidons étanches ne semblent pas à la mode ici, impossible d’en louer, pas d’autre choix que de laisser les sacs tels quels dans les canots, il va falloir faire attention ! Les filles ne sont pas très expérimentées en canoë mais tout se passe bien, on glisse tranquillement au milieu de l’immense lac Wapizagonke. Première mésaventure, on rate l’entrée du portage le long de la rive, il faut rebrousser chemin. Mais bon, quelques centaines de mètres de canot en plus n’étaient que pur plaisir comparé à ce qui nous attendait alors.

Qu’est-ce qui pouvait bien nous attendre ? Non, ni un ours, ni un accident… simplement un portage. LE portage ! 2,8 kilomètres de montée. Ce qu’on pourrait appeler de la petite montagne, pour comparer à la haute et la moyenne montagne. 2,8 de sentier en forêt. A la base ce n’est pas grand chose. Mais avec 20 litres d’eau, une 20aine de kilos de nourriture et de matériel et 2 canots de 30 kilos, les choses se compliquent ! D’autant plus lorsqu’on découvre que les filles ne parviennent pas à transporter les canots. Une seule solution alors, je porte les canots, les filles le reste et nous ferons le nombre d’aller-retours nécessaires… J’avançais donc par petits paliers un canot sur les épaules après l’autre, tantôt avec le sac à dos en plus, tantôt sans, pendant que les filles montaient tout notre stock. 3h30 pour faire les 2,8 km… indescriptible !
Bon je précise aussi je vous passe les « détails », comme les millions (non je n’exagère pas) de moustiques qui ne nous lachaient pas, l’impossiblité de les chasser avec les mains pleines, l’inefficacité des produits répulsifs, … Que du bonheur !

Heureusement, c’en était fini pour la journée. Des portages du moins. Il nous a alors suffit de quelques coups de pagaie et quelques nouveaux détours pour arriver à notre campement (pas malin de ne pas indiquer les îles sur la carte quand elles sont presques aussi grande que les lacs). Avec tout ça nous étions déjà rendus à 18h, 16h que nous étions réveillés pour la plupart, et des efforts physiques au délà des capacités qu’on imaginait ! Dernière mission de la journée, ne pas s’endormir avant le coucher de soleil. Car malgré le ciel plus que nuageux qui nous a suivi toute la journée, nous avons eu le droit à un magnifique coucher de soleil, bien mérité… ouf !

Le sommeil a malheureusemet été moins lourd que prévu, la faute de la pluie incessante ! Chaque fois que je me réveillais je déprimais à l’idée de démonter les tentes sous la pluie et au souvenir de la météo que j’ai eu depuis mon arrivée… La pluie s’est enfin arrêtée à 7h, laissant la plupart de nos affaires détrempées. M’enfin… on ne rentiendra que le fait qu’elle se soit arrêtée !

Nos sacs de nourritures sont toujours en haut au support auquel je les avais accrochés la veille (au coût des dernières cellules musculaires de bras qu’il me restait de la journée), pas de trace d’animal… c’est pas cette fois qu’on verra un ours 🙁

Le temps de manger, ranger et nous revoilà sur l’eau dès 8h. C’est que le programme de la journée est chargé. un bon bout de canot pour commencer. Les bras commencent à être raides de la veille. « Petit » portage de 600m ensuite, toujours autant de moustiques, et de moins en moins de force physique ! On remonte à bord pour un mini lac… et re-portage. 1,3km de descente bien rude. Là j’ai commencé à douter de mes capacités à aller au bout… je n’ai jamais été aussi heureux que lorsque j’ai aperçu le lac en bas de la dernière côte !! Allez luia !

Nous sommes alors allés manger à bout du lac Wapizagonke, d’où part un sentier vers les chutes du Lac Wabber. Un sentier pas mal plus long que prévu, mais quelle récompense au final… des chutes de toute bôôôtée ! C’était vraiment LA récompense de la fin de semaine. Une baignade dans des chutes absolument magnifiques. Seul regret : impossible de rester sous les chutes tellement mes épaules sont douloureuses !!!


La fin du séjour est un peu plus classique, retour aux canots et au point de départ, passage par un petit canal où la moindre erreur de jugement bloque le canot en travers, plutôt fun ! …

Arrivée à 17h, dans les temps. Au retour à la civilisation nous sommes offert un arrêt chez Pizza Delight et ses desserts hors du commun… presque à donner envie de ne plus jamais aller en forêt. Nan je rigole, vous me connaissez !!

Finalement nous aurons passé 34h dans le parc. C’est dingue ce qu’on peut faire en 34h !!! Rencontre avec un parc naturel, sa flore et sa faune : orignaux, porc-épic, écureuils, canards … mais aussi activités physiques au délà du réel : 25 kms de canot, 10 kms de portage et 12 kms de marche … plein de rencontres avec d’autres aventuriers sympas …

Maudit, que j’ai aimé cette fin de semaine !!!


Les photos très bientôt, ça vaut le coup d’oeil !

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