Etats d’âme

J’ai été coupé du monde, pendant une semaine… enfin du moins des médias. Je n’ai donc pas suivi la crise du CPE. En m’informant ce matin je suis tombé sur cet extrait du Nouvel Obs :

Pour d’évidentes raisons culturelles, la presse québécoise n’est pas la plus défavorable à la France. Son jugement dans la crise du CPE n’en est que plus symptomatique : selon « la Presse », la France serait «en état de rigidité cadavérique ». Se référant à l’idée selon laquelle la France n’a jamais progressé que dans les convulsions, le quotidien fait valoir que «cette fois-ci les Gaulois auront fait encore mieux : il leur aura fallu l’émeute pour… ne pas avancer». «Essayons par pitié de ne pas en arriver là», conclut l’éditorialiste, inquiet que le Québec soit à son tour touché par un mystérieux virus francophone…
A n’en pas douter, l’image de la France dans le monde a souffert de la révolte anti-CPE, intervenue peu de temps après les émeutes dans les banlieues. Passons sur CNN qui n’a pas hésité à comparer la place de la République au moment d’une intervention de la police contre des manifestants à «la place Tiananmen lorqu’on voyait les militants en face des chars». Mais à la lecture de la presse américaine, le diagnostic tombe, brutal : «La France va mal.» Selon le « Washington Post », qui a observé les longues files d’attente au Grand-Palais pour une exposition sur la mélancolie, «pour les Français, la peur a remplacé la joie de vivre». Sur le même thème, le « Los Angeles Times » ironise : «Ah, le printemps à Paris, la vue de la police antiémeute près de la Sorbonne, l’odeur des gaz lacrymogènes le long de la Seine.»
Même tonalité dans la presse européenne. En Espagne, « El País », centre gauche, voit dans les Français «des citoyens frustrés, opposés à tout changement, et qui veulent préserver à outrance un modèle social ». « ABC », conservateur, décrit une France «immobiliste ». En Allemagne, « Die Welt », conservateur, dénonce «la rigidité de ces esprits qui fondent leurs revendications à l’aune des heureux temps révolus». En Grande-Bretagne, le « Daily Telegraph » se gausse des étudiants qui «veulent faire revenir la France à l’heure de leurs parents, de leurs grands-parents».
Le pays de la Révolution serait-il devenu le pays de la conservation, voire de la réaction ? Il reste çà et là, généralement à gauche, des défenseurs du modèle français. Ainsi les sociaux-démocrates suédois ont rendu hommage aux syndicats français qui mènent «un combat important pour tous les travailleurs». Même dans les colonnes du « New York Times », un lecteur s’est infiltré pour dénoncer ce politiquement correct et déplorer que les Américains aient «accepté sans un cri la destruction de la sécurité de l’emploi et du système des retraites». Et ce lecteur de s’interroger : «Pourquoi les Américains ne se rebellent-ils pas dans les rues?»

Enfin voilà… je ne dis pas que le CPE était la solution mais c’est cet immobilisme dont il est question ici qui m’exaspère en France et qui fait que je suis d’autant plus heureux d’être au Québec aujourd’hui !
Je vous ferais aussi prochainement partager mon avis sur les Américains et la façon dont ils sont vus par les français… mais voilà je pense qu’il faut toujours regarder un peu chez les autres et s’ouvrir au monde avant de critiquer ou défendre notre système…
Promis il n’y aura plus de politique sur ce blog !

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